Les premières concessions

1834 : Concession de lignite d’Avéjan

La concession de lignite d'Avéjan a été instituée par l’ordonnance royale du 22 juillet 1834 au profit de M. Charles-Louis-Léonce Banne, comte d'Avéjan. La vente du lignite était locale et son usage limité au chauffage. À la fin du XIXe siècle, l'exploitation du lignite dans la partie nord de la concession, à la limite sud de la commune de Barjac, a été abandonnée.

1856 : Extraction de l’asphalte sur la concession d’Avéjan

L'asphalte a été adjoint à la concession de lignite en 1856 et les premiers travaux souterrains sous le village d'Avéjan ont été menés. La concession a été transférée vers 1875 à Henri Torte Ostalet, banquier à Toulouse, puis en 1894 à Gustave Délicieux. Légalement, elle était vouée à devenir caduque dès l’ouverture d’une nouvelle concession spécialement dédiée à l’asphalte et recouvrant la même zone ; ce qui fut le cas en 1906 avec la concession de Fontcouverte.

1859 : Établissement de la concession d’asphalte de Saint-Jean-de-Maruéjols

Le décret impérial du 4 juin 1859, signé par l’Impératrice Eugénie, a concédé à trois associés, Messieurs Jean-Baptiste PUECH, Hilarion ROGIER et Étienne-Joseph JOUVE, les mines d’asphalte de Saint-Jean-de-Maruéjols. Les premiers travaux ont été réalisés à environ 500 m au nord du village avec le fonçage du Petit Puits. L’exploitation se faisait principalement aux affleurements et  par des galeries de travers-bancs.


Les concessions de la SFA (Société Française des Asphaltes)

  • La concession de Saint-Jean-de-Maruéjols

1872 : Exploitation de la concession d’asphalte de Saint-Jean-de-Maruéjols

La concession de Saint-Jean-de-Maruéjols a été rachetée par la SFA, dirigée par Monsieur VIAN, en 1872.

1896 : Création du Puits Bond

À 350 m au nord du Petit Puits, le Puits Bond a été creusé à une profondeur de 54 m et des bâtiments importants ont été construits autour. L’exploitation au départ de ce puits utilisait la méthode des chambres et piliers abandonnés, le Petit Puits étant utilisé pour l’aérage des galeries. Très rapidement, les travaux ont débouché dans une zone faillée qui a bloqué la progression vers l’est.

1908 : Fonçage du Puits Vian

En 1908, l’exploitation s’est encore déplacée vers le nord avec le fonçage du Puits Vian creusé à une profondeur de 120 m. Il a été exploité de 1910 à 1914, puis, l’extraction a été contrariée par l’entrée en guerre de la France et par des problèmes de venues d’eau importantes. Après 1918, les travaux ont été repris à l’amont du Puits Bond, car il a été impossible de dénoyer le Puits Vian.

1932 : Arrêt de l’exploitation

En 1932, la SFA a totalement arrêté l’exploitation sur la concession de Saint-Jean-de-Maruéjols. En 1936 le Puits Bond n’était plus utilisé que pour l’aérage et en 1943, les deux puits Bond et Vian ont été fermés. La production de pavés d’asphalte a été transférée en Angleterre.

Tonnage extrait sur cette concession : 515 000 tonnes de 1871 à 1914.

  •  La concession du Rebésou

1913 : Cession de la concession du Rebésou 

Initialement établie en faveur d’une société anglaise en 1908, la concession du Rebésou a été louée à la SFA à partir de 1913, puis totalement cédée le 30 décembre 1925.

1931 - 1935 : Fonçage du Puits Goldney et du Puits Berry

Le Puits Goldney, d’une profondeur de 276 m, a été réalisé au sud entre 1931 et 1933 et le Puits Berry, de 210 m, au nord en 1935. Les galeries d’exploitation de ces deux puits ont été séparées des galeries existantes pour éviter les problèmes d’ennoyage. Le puits Goldney assurait l'exploitation du gisement : extraction de l'asphalte, accès du personnel et du matériel. Le puits Berry servait de puits de secours et d'aérage.

2008 : Fermeture du Puits Goldney et du Puits Berry

Au début des années 2000, l’extraction a été contrariée par de graves problèmes d’ennoyage. L’activité de la SFA s’est définitivement arrêtée en 2004.

Tonnage extrait sur cette concession : 1 250 000 tonnes de 1949 à 2004.


Bilan pour la SFA :

Tonnage total extrait sur les deux concessions : 1 765 000 tonnes pour près de 140 années d’activité.

Évolution des effectifs à la SFA : en 1937 la SFA employait 154 ouvriers : 90 au fond et 64 au jour. En 1956 ces effectifs ont été réduits à 23 au fond et 8 au jour, avec un travail en 2 postes. En 1992, il ne restait plus que 15 mineurs au fond avec un contremaître et au jour environ 7 à 8 ouvriers avec un chef d’atelier. Aux bureaux, étaient installés le directeur, un ingénieur, une comptable et une dactylo.

Fabrication de pains d’asphalte par la SFA : concomitamment à l’extraction du calcaire asphaltique, la SFA a construit une petite usine de fabrication de pains d’asphalte en 1904 à Saint-Julien-de-Cassagnas, et la production a débuté en 1906. Elle a employé jusqu’à 13 ouvriers et elle a poursuivi son activité jusqu’en 1958.  À partir de 1956, la teneur en bitume du  gisement s’est appauvrie à 8% et l’asphalte n’était plus transformé mais concassé.


Les concessions de la SMAC (Société civile des Mines de bitume et d’Asphalte du Centre)

1884 : Création de la SMAC

Le 2 août 1884, Gaston ALEXANDRE a fondé, avec quelques amis, la Société civile des Mines de Bitume et d’Asphalte du Centre dans le but d’exploiter la roche d’asphalte extraite de carrières situées dans le Centre et dans le Gard. Une usine de transformation a été créée à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme).

  • La concession de Fontcouverte

1906 : Début de la concession de Fontcouverte

La concession de Foncouverte a été accordée le 11 août 1906 à la S.M.A.C. qui ouvrit trois chantiers. L'un d'entre eux, situé à au sud du village d'Avéjan, comprenait un grand plan incliné et le Puits des Échelles qui servait pour le personnel.

1907 - 1911 : Fonçage du Puits Delamare

Fin 1907, plus au sud, fut foncé le Puits Delamare, dans lequel les ouvriers étaient en permanence confrontés à des venues d'eau. Il fut terminé en 1911, de même que de nombreux bâtiments comprenant : la recette, un triage, une chaudronnerie, des bureaux, la maison du directeur et une centrale électrique. L'abandon du puits Vian, dans la concession voisine de Saint-Jean-de-Maruéjols, accrut la venue d'eau au puits Delamare qui fut abandonné dans les années 1920.

Le bâtiment principal, aujourd’hui réhabilité en ateliers, hébergeait la machine d’extraction de l’asphalte du Puits Delamare.

1922 : Fonçage du Puits Alexandre

Ne pouvant résoudre les problèmes de venue d’eau au Puits Delamare, la SMAC entreprit au printemps 1922 le fonçage du Puits Alexandre.

1925 - 1928 : Fonçage du Puits Oblique

Dès 1925, la pauvreté et l’épuisement du gisement ont conduit à l’abandon de l’extraction au départ du Puits Alexandre. Aussi, la SMAC fonça le Puits Oblique, d’une longueur de près de 270 m avec une pente de 45° et débouchant à une profondeur de 190 m. Dans cette galerie achevée en 1928, deux voies ferrées, une pour la montée et une pour la descente, permettaient la circulation de chariots à deux étages transportant le minerai, le matériel et le personnel. Le Puits Alexandre a servi à son aérage jusqu’en 1999.

  • La concession de Mas Taulelle

1932 – 1973 : Concession de Mas Taulelle

En 1932 la société a obtenu la concession du Mas Taulelle où les premiers travaux ont débuté en 1938. Les ouvriers y ont rencontré du lignite que la société a été autorisée à exploiter pour son usage propre en 1941. Après 1965, la production du Mas Taulelle a diminué peu à peu et s’est arrêtée en 1973.

1978 : Fusion de la SMAC avec SFERM et SUD ASPHALTE

L’épuisement du gisement de la concession du Mas Taulelle, a amené la SMAC à cesser ses activités sur le site de Saint-Jean-de-Maruéjols et la mine ferma définitivement en 2002. Le chevalement du Puits Alexandre fut démonté et installé au musée de la mine témoin d’Alès.


Bilan pour la SMAC :

Tonnage total extrait sur les deux concessions : 2 000 000 tonnes pour près de 93 années d’activité.

Cités ouvrières : en 1913, la SMAC a construit 10 maisons, chacune composée de deux logements, pour héberger les ouvriers et cadres de la mine.

Évolution des effectifs à la SMAC : vers les années 1910, au début de la période d’extraction, près de 100 mineurs étaient employés au fond. Suite à l’évolution des techniques minières, en 1933 la SMAC employait 25 ouvriers : 17 au fond et 8 au jour. Puis, dans les années 1970, avec la généralisation de l’exploitation souterraine mécanisée, les effectifs se sont stabilisés aux alentours de 4 mineurs au fond. La direction de la mine était localisée à l’usine de transformation en pavés d’asphalte installée dans l’ancienne filature Chastanier de Boisset à Saint-Ambroix.

Exploitation des usines de transformation : une première usine a été construite en 1910 à Salindres ; elle a été opérationnelle de 1911 à 1924 et a produit des pains d’asphalte pour le revêtement des routes. Une seconde usine, installée à Saint-Ambroix, a pris le relais en 1924 ; elle a été reconvertie en 1955 pour la fabrication d’enrobés pour la voirie et en produits d’étanchéité pour le bâtiment. La fabrication des pains d’asphalte fut transférée vers une autre petite usine à Saint-Julien-de-Cassagnas.

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